Un point technique: isolation des murs extérieurs

Vous êtes arrivés au bout du blabla de l’article précédent ? Courageux ! Là l’idée c’est de se souvenir comment on a fait, donc quelques photos.

Sur ces exemples de murs, on voit la laine de bois , le frein vapeur et l’ossature métallique devant, qui permettra de passer toutes les gaines électriques et réseaux de plomberie sans endommager le frein vapeur:

A noter que la pose du frein vapeur est une étape importante pour l’étanchéité à l’air et la protection contre la condensation: il ne doit y avoir aucun trou. Aucun aucun. Donc à grands renforts de colle et de scotch spécifiques (et très efficaces il faut le dire), il faut jointer, renforcer, maroufler, faire tout bien, et ensuite, prévenir tout le monde qu’il ne faut absolument plus y faire le moindre trou, jamais. Voilà.

Ici (puisqu’on ne fait pas grand chose dans l’ordre, on a aussi terminé un bout de doublage jusqu’au bout, pour permettre à l’électricien de poser la GTL (gaine technique de logement)), on voit la laine de bois, le frein vapeur et son scotch bleu, l’ossature, de la laine de coton Métisse (on avait pas encore reçu le Biofib trio à ce moment là, mais le métisse est un équivalent en terme de résistance thermique) et le Fermacell:

Enfin un petit aparté sur des étapes très sympa de cette isolation: les traversées de planchers ! Où l’on voit : le découpage du plafond du rez de chaussée (plafonds de briquette plâtrée) pour laisser passer l’isolant et éviter un gros pont thermique dans l’entresol, et la préparation de l’isolation en posant d’abord le frein vapeur autour de toutes les solives, collé avec la colle magique de proclima, et scotché avec le scotch non moins magique, et bleu:

Un point concept: l’isolation des murs extérieurs

Ici on va parler de la façon dont nous avons fait notre isolation thermique, l’idée n’était pas du tout d’être exhaustif sur les différentes méthodes, matériaux, …

La maison est en pierre, avec des murs de 50 cm d’épaisseur de pierre jointée par de la chaux, un enduit ciment extérieur, un enduit chaux plâtré à l’intérieur pour la plupart des pièces, avec revêtement papiers peints ou peintures. Aucune isolation, sauf 50mm de polystyrène sur une partie du mur nord au niveau du salon.

Quand on parle de rénovation énergétique, on entend: isolation thermique, étanchéité à l’air, ventilation:
– isolation thermique: empêcher l’énergie dépensée en chauffage de sortir trop vite de la maison, mais aussi, pour le confort, éviter les surchauffes l’été;
– étanchéité à l’air: empêcher les entrées d’air non contrôlées qui viendraient trop refroidir la maison et créent une sensation de courant d’air, inconfortable;
– ventilation: une fois la maison bien étanche, il faut quand même trouver un moyen de renouveler l’air que l’on y respire, on ajoute donc dans notre cas des entrées d’air au niveau des fenêtres et une ventilation mécanique simple flux.

Après réflexion, conseils de l’architecte, conseils d’artisans de l’isolation, petit tour des normes actuelles, nous sommes partis pour les murs extérieurs sur une isolation:
– par l’intérieur, afin de ne pas dénaturer les éléments patrimoniaux en façade (moulures des encadrements des fenêtres principalement, gardes corps)
– avec 150 mm d’isolant d’origine végétale, pour atteindre une performance globale de R = 3,7 m².K/W : 100mm de laine de bois + frein vapeur + 45mm de laine mélangée chanvre, coton, lin entre ossatures métalliques, ossatures permettant le passage des réseaux élec et plomberie, et supportant le parement de cloison Fermacell 10mm
(cette valeur de résistance thermique correspond aux valeurs attendues pour obtenir les aides et primes diverses si les travaux sont réalisés par un artisan certifié)

On complète l’isolation des murs extérieurs, par l’isolation des combles avec de la ouate de cellulose soufflée, et par une isolation des planchers bas en sous face (les plafonds des caves et vides sanitaires) en laine de roche, pas spécialement écolo mais issue de matériaux naturels, et insensible à l’humidité qu’il peut y avoir en cave.

Il y a bien eu « quelques » tergiversations: pourquoi tout rendre étanche avec un frein vapeur, film plastifié microperforé, pour devoir ensuite percer les fenêtres pour y intégrer des entrées d’air pas belles ? La maison en pierre est bien étanche, on ne parle pas d’une construction bois où l’étanchéité à l’air c’est autre chose ! Et pourquoi pas un enduit de correction thermique chaux chanvre appliqué sur tous les murs, plus naturel, simple, mettant en œuvre moins de matériaux industriels ? Et est-ce qu’on ne va pas dégrader la maçonnerie dans le temps avec une isolation par l’intérieur, qui risque de créer des problèmes de condensation supplémentaires ? Et la façade en enduit ciment, pas du tout respirant, est-ce qu’on ne devrait pas commencer par la refaire avant le reste ? Et j’en passe…

Bon bah à un moment, il a fallu avancer, et faire confiance aux professionnels du secteur de la rénovation écologique: isolation thermique végétale, frein vapeur pour éviter de la dégrader, éviter la condensation, éviter les déperditions non contrôlées. Voilà… On verra dans 10 ans (on espère pas avant!)